Résumé de l’étude de Luzius Mader
Quel était l’objectif de notre étude?
Le diagnostic d’un cancer chez les enfants et le traitement lourd sont un grand défi pour les enfants concernés. Les enfants en ressentent souvent les conséquences des années plus tard. Nous voulions savoir si l’image corporelle des jeunes survivants avait également changé. Pour ce faire, nous avons demandé à tous les adolescents survivants quelle était leur image corporelle. Nous avons comparé leurs réponses avec celles de leurs frères et sœurs. Nous avons en outre examiné si les séquelles physiques influençaient l’image corporelle. Ces séquelles sont par exemple des problèmes cardiaques, des maladies pulmonaires, une perte d’audition ou des problèmes hormonaux.
Pourquoi est-ce important?
Une image corporelle négative peut avoir des conséquences dans de nombreux domaines de la vie, par exemple à l’école, dans les relations de couple et sur la qualité de vie en général. Il est important de savoir si le cancer modifie l’image corporelle. Si nécessaire, on pourrait améliorer l’attention portée à ce sujet dans le cadre du suivi et apporter un soutien psychologique aux enfants concernés.
Qu’avons-nous fait exactement dans notre étude?
En Suisse, il y a de nombreux jeunes qui ont survécu au cancer. Nous avons envoyé un questionnaire à tous les jeunes survivants âgés de 16 à 19 ans. 504 jeunes survivants l’ont rempli. Nous avons comparé leurs réponses concernant l’image corporelle avec celles de leurs frères et sœurs qui n’ont pas eu de cancer. Nous avons également questionné les survivants sur les éventuelles conséquences tardives.
Qu’avons-nous découvert et comment le classons-nous?
Notre étude a heureusement montré que les jeunes survivants en Suisse ont pour la plupart une image corporelle normale. Leur image corporelle était très similaire à celle de leurs frères et sœurs. Nous avons toutefois constaté que les jeunes femmes, les survivants d’une transplantation de cellules souches et les survivants souffrant de séquelles physiques avaient plus souvent une image corporelle négative. C’était notamment le cas pour les problèmes de motricité (capacité à se déplacer normalement, à marcher et à être habile) et les problèmes hormonaux, comme le manque d’hormone de croissance ou d’hormones thyroïdiennes. Un suivi complet est donc important. Chez les adolescents survivants, l’image corporelle pourrait être discutée lors du suivi et un suivi psychologique pourrait être proposé si nécessaire.
Référence: Belle FN, Sláma T, Schindera C, Diesch-Furlanetto T, Kartal-Kaess M, Kuehni CE, Mader L. Body image in adolescent survivors of childhood cancer: the role of chronic health conditions. Pediatr Blood Cancer. 2022. e29958. DOI: 10.1002/pbc.29958.
Voici le lien vers la publication (en anglais) : lien